Sunday, November 19, 2006

Bresil - 22-23/07/2006

Le texte accompagant mes photos du bresil vient du carnet de bord de Audrey. Bonne visite.

22/07/2006

Sylvain est là à m’attendre à l’aéroport de Fortaleza (compagnies aériennes pas très sérieuses nous en auront des témoignages par la suite). Petite soirée tranquille avec deux Italiennes, premières touristes rencontrées par Sylvain, avant de se coucher pour dormir deux heures.



23/07/2006

Arrivée vers midi à Manaus après un voyage en avion de quatre heures depuis Fortaleza, avec escale à Belem et destination finale, Miami. Le guide tient son panneau « Sylvain et Audrey Dupuy ». Une fois à l’agence, rencontre avec le « vrai » guide, un indien prénommé Kennedy (Thomas). L’aventure commence véritablement : taxi jusqu’à l’Amazonas ; traversée de la zone où le Rio Negro (noir noir) et le Solimoes (jaunâtre) coulent côte à côte pendant plusieurs kilomètres avant de se mélanger (une histoire de pH et de densité : si tu urines dedans ça ne se mélange pas enfin ,je crois, j’ai pas bien compris l’anglais-portugais du guide !). Arrivée à Carreira (petit port public et privé plein de monde où les brochettes cuisent toute la journée prêtes à être dégustées avec une bonne cerveja fraîche). Là, un taxi nous prend en charge pour attaquer la trans-amazonienne (trans amazonica). C’est la seule route qui traverse l’Amazonie et va jusqu’à Rio. Autant dire qu’elle n’est pas spécialement bien entretenue ! Et tout d’un coup, c’est la grosse averse juste avant de reprendre la barque à moteur sur l’Amazone jusqu’au Lodge. Quand il pleut dans la rainforest, même si ça ne dure pas longtemps, c’est assez intense. Mais les indigènes vivent cela comme un grand moment de fête et ils en profitent pour laver leurs « terrasses » et s’adonner à tous les jeux d’eau imaginables grâce à la pluie et à l’Amazone.
Une fois l’averse calmée, en route pour le lodge : une très bonne surprise nous attend. La grande classe ! Cinq grandes huttes dans un petit coin de Paradis au bord de l’Amazone. La forêt entoure le lodge, nous sommes donc dans une zone sauvage mais où nous nous sentons en sécurité.
A peine arrivés, le guide nous presse pour que nous partions faire notre première balade en pirogue et que nous fassions connaissance avec… les moustiques ! « No malaria here » nous répète sans arrêt le guide ; tu parles !. Nous pénétrons pour la première fois dans la partie inondée de la forêt où nous entendons les bruits de la faune.
De retour au Lodge, nous rencontrons brièvement les quatre autres touristes du moment qui partiront dès le lendemain nous laissant seuls maîtres à bord pendant trois jours et demi. Le dîner nous enchante. Le soleil se couche tôt , il est 18h30. Le générateur fonctionne jusqu’à 10h mais nous éteignons bien avant, épuisés mais heureux comme des gosses de dormir dans les hamacs suspendus dans le plus grand espace du Lodge, entourés de filets anti-moustiques bien entendu !

Bresil - 24/07/2006

La nuit est courte. Nous sommes réveillés avant l’aube par la fraîcheur matinale et les singes hurleurs dont les cris effrayants ressemblent à ceux du jaguar, il ne faut pourtant pas les craindre. Le guide vient nous chercher avant six heures du matin pour que nous assistions au lever du soleil. Que tout cela est excitant !
Kennedy et le Capitaine du bateau (son surnom : nous sommes incapables de comprendre le prénom de cet indigène adorable qui nous fait visiter son pays mais avec lequel nous avons du mal à communiquer) ne font pas les choses à moitié et amènent la pirogue à un endroit où la naissance du soleil rend la nature plus belle encore. De nouveaux bruits, de nouvelles couleurs que l’on ne peut entendre et voir qu’à ce moment privilégié de la journée.

Après cet enchantement du matin, un petit déjeuner à la brésilienne nous aide à nous réveiller et à charger nos batteries pour cette première journée complète dans la rainforest. Nous enchaînons donc avec une randonnée dans la jungle. 2h30 de marche et de découvertes : tarentules titillées par la brindille du capitaine ; bois à eau (=cepa da agua) qui pleure de l’eau lorsque l’on coupe son écorce ; arbre dont l’écorce est utilisée par les indiens pour faire des cordages (notons la magnifique réalisation de bracelets par Sylvain qui s’initie aux joies de l’artisanat local) ; écorces diverses et variées utilisées pour faire des parfums ou des médicaments ; palmiers pour faire des éventails, des éléments de décorations ou des toits ; lianes de tarzan (bien évidemment nous avons essayé !) ; petits vers à grignoter entre amis (on n’a pas non plus gardé les cochons ensemble donc nous gardons ce rituel pour la prochaine fois où nous irons dans la forêt avec le capitaine ! quelle puanteur ce machin !!!). Marcher dans la forêt n’est pas du tout inquiétant : nos guides laissent des marques un peu partout sur notre trajet et Kennedy nous explique sans arrêt que la seule chose à craindre ici, c’est nous et nos réactions face à l’inconnu !
Retour au lodge et déjeuner. Puis une petite baignade dans l’Amazone : ça rafraîchit, c’est agréable et en plus, c’est la même eau jaunâtre que la douche, « mais c’est pas sale, ce sont les sédiments de la nature » (Kennedy donne des explications saines sur tout ce qui nous semble étrange !). Et enfin, la sieste quotidienne jusqu’à 15 heures pour se remettre de toutes ces émotions ahhhhhhhh quel bonheur !!!!
Après-midi spotting des animaux sauvages. Nous avons de la chance : paresseux, macaques, toucans, perroquets et perruches (les moineaux de l’Amazonie), aigles, piverts, iguanes (qui sautent dans l’eau dès qu’ils se sentent menacés, c’est assez drôle !) et le clou du spectacle… les pink dolphins ! Ces derniers nous ont fait l’honneur (et la peur) de respirer à quelques mètres de la pirogue. Entre voir surgir quelque chose de cette eau sombre et entendre les grognements des alligators stimulés par le capitaine (et Sylvain qui se découvre aussi des talents d’imitateur !), nous ne savons pas ce qui est le plus effrayant.
Avant de rentrer avec des images d’animaux plein la tête, petite baignade chez Monsieur Toucan qui nous accueille chaleureusement (comme tous les Brésiliens rencontrés jusqu’ici) avec sa petite famille et ses perruches et perroquet râleurs.
Ce soir-là, nous nous couchons comme les poules accompagnés de notre guide qui a voulu goûter au confort de notre home sweet home.

Bresil - 25/07/2006


Matinée spotting infructueuse : grosse déception. Il devait faire trop chaud, les animaux faisaient la sieste ! Préparation psychologique à la nuit à venir…
Après midi : installation du campement dans la jungle. Sylvain s’entraîne à faire l’indigène (maman et mamie auraient dû avoir de beaux éventails en palmier mais les femmes de ménages de l’hôtel de Fortaleza n’ont pas résisté à la tentation et ont « pris » ou jeté les œuvres d’art !). Audrey surveille et contrôle le bon déroulement du chantier. Grand Chef et Capitaine ont tout prévu : bâche anti-averses, hamacs, filets anti-moustiques (merci mon Dieu !) et dîner froid constitué de poisson (« cher » mais pas bon, de toutes façons, nous n’avons pas très faim).
Nouvelle balade dans la forêt pour un dernier taquinage de la tarentule avant de manger et de nous coucher vers 20 heures (bien après le coucher du soleil !). C’est une sorte d’exploit d’avoir pu résister si tard avant de nous coucher mais il est vrai que les moustiques ont été relativement cléments en ce début de soirée. C’est pourtant la saison où ils sont le plus agressifs. D’ailleurs, deux semaines auparavant, Kennedy a amené d’autres touristes à cet emplacement précis et ils ont vécu une sorte d’enfer car ils n’ont même pas pu manger tellement ils étaient agressés ! Par contre, dès que nous nous sommes installés dans nos hamacs, la guerre a commencé ! Ceux qui ont réussi à rentrer sous la toile nous ont pompés jusqu’à la mœlle, les autres ont tournés bruyamment autour de nous (ils devaient être des centaines voire des milliers).

Bilan de la nuit dans la jungle : pas très cool pour DD, moyen pour Sylvain. Kennedy est ravi par rapport à sa précédente expérience (tu m’étonnes !). Mais il s’est quand même fait réveiller par une grosse araignée sur sa face et tout ce qu’il dit c’est « oh, je suis triste j’ai dû la tuer sinon elle risquait de me mordre ! ».
Il a fait très chaud et lourd toute la nuit. Nous étions de plus très couverts pour ne pas se faire piquer par les bestioles. Il est facile de se sentir oppressé en étant enfermé sous sa toile et en ne pouvant pas imaginer sortir sous peine d’écraser une araignée géante ou un serpent. Les bruits de la nature la nuit : des branches qui craquent, des hurlements, la toile qui frémit sous le poids d’un gros insecte… mais pour ce qui est des gros animaux genre jaguar : « no panic : ils ont plus peur du campement (un truc inhabituel dans la forêt) que toi d’eux » (merci Kennedy pour ces nouvelles explications « rassurantes et convaincantes »). Bref, nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit et attendu impatiemment le lever du soleil.
Au « réveil », avant de sortir de nos cocons, il a fallu vérifier que nos chaussures n’accueillaient pas d’hôtes indésirables (dernier truc pas rassurant de la nuit).
Le tripode fabriqué la veille par les petites mains expertes de Sylvain a bien tenu, les sacs ne sont pas tombés (et pourtant, nous nous étions bien tous moqués de lui pendant qu’il s’acharnait sur sa construction : quel talent !).

Bresil - 26/07/2006


Matinée douloureuse. « Nous » démontons le camp (surtout les guides en fait) et rentrons au lodge pour un petit déjeuner et une douche bien mérités. Une sieste compensatoire ? et puis quoi aussi ? Nous repartons aussitôt en pirogue pour du spotting. C’est dur dur, nous attendons longtemps avant de voir quelque chose (les animaux eux se reposent après une dure nuit). Mais finalement, notre attente est récompensée et nous pouvons observer de loin des macaques et de très près un adorable bébé paresseux qu’une famille qui se promenait en pirogue a sauvé in extremis de la noyade. Il est drôle : si on le touche, il réagit au bout de quelques secondes en levant ses petites pattes d’un air « menaçant ».
Enfin une sieste ! après le déjeuner, elle est plus que bienvenue et nous semble trop courte sur le moment mais nous n’avons aucun regret par la suite…

Au programme : pêche aux piranhas et spotting d’alligators.
La pêche s’annonce difficile au début. Le Capitaine nous montre comment attirer les poissons carnivores en tapotant la canne à pêche dans l’eau (dans des endroits bien spécifiques où il ne vaut mieux pas tremper un orteil). Il fait mouche à chaque lancer d’hameçon mais pour nous : rien ! Nous changeons donc d’emplacement et là, mon hameçon et son petit bout de viande attirent les piranhas les uns après les autres. Kennedy me demande ce que je veux en faire : vie ou mort ? Les deux ! Nous n’auront pas de soupe aux piranhas ce soir mais le Capitaine et sa famille feront des grillades de nos plus grosses prises devant un match de foot. L’équipe favorite des Flamingos joue, il doit fêter ça. Sa télévision marche grâce à un générateur qui coûte une fortune et qui ne fonctionne donc que lors des grandes occasions.
Conclusion des deux séances de travaux pratiques (nuit dans la jungle et pêche aux piranhas) : si Sylvain et Audrey se retrouvaient seuls dans la forêt, il serait bâtisseur et elle serait chargée de trouvée la nourriture.

Nous sommes restés dans la pirogue jusqu’à la tombée de la nuit. Là, Kennedy a coiffé son casque-lampe pour traquer l’alligator qui n’est visible que lorsqu’il fait nuit noire. L’alligator se repère grâce à la réverbération de la lumière sur ses yeux qui donne deux points rouges brillants. Après plusieurs tentatives infructueuses, Kennedy parvient à attraper vigoureusement un petit alligator pour que nous puissions le prendre entre nos mains.
Encore une journée bien riche !!!

Bresil - 27/07/2006


Dernière journée dans la forêt (snif).
Nous n’avons pas passé la deuxième nuit dans la jungle comme prévu (Kennedy n’a pas eu besoin de demander si nous voulions y retourner).
Nous faisons la dernière ballade en pirogue. C’est là que nous tombons sur le boa constrictor. Perché assez haut dans un arbre, il est cependant très visible malgré sa couleur de camouflage. Le Capitaine entreprend de l’attraper : il prend une longue tige en bois souple, y attache une corde avec un nœud coulissant et grimpe à l’arbre en face de celui du boa avec une agilité surprenante. Malgré tous ces efforts, je suis soulagée qu’il échoue dans sa tentative : le boa se réveille et grimpe plus haut afin d’être inaccessible.
Dernier déjeuner au lodge avec nos remplaçants, 2 couples d’Italiens. La pluie nous suit : elle nous avait accueillis dans la forêt, et nous raccompagne pour le retour.
Long trajet en pirogue, puis combi avec d’autres touristes qui étaient dans des campements différents, bateau à moteur et taxi jusqu’à l’hôtel miteux où nous passons la nuit à Manaus (crado, bruyant, sans fenêtre mais malgré tout, nous en garderons un bon souvenir encore une fois).

Bresil - 28 & 29/07/2006


Séjour à Manaus.
Nous n’avons pas pu échanger nos billets d’avion pour retourner plus tôt à Fortaleza, nous sommes donc restés plus longtemps que prévus dans l’Amazonie et ce, sans regret finalement.
Visite de la ville : théâtre municipal datant du 19ème siècle et construit somptueusement du temps de la richesse, exposition Camille Claudel-Rodin, port flottant construit par les Anglais, mini-halles, banques (qui a dit qu’il était facile de changer des dollars américains au Brésil ?!), un aller-retour flash-éclair à Punta Negra, ville balnéaire du coin (mort et moche, nous sommes repartis sans même nous être baignés à la mini-plage). Heureusement, nous avons découvert un délicieux restaurant où l’on peu manger au kilo (un kilogramme de ce que l’on veut, dans un buffet énorme).
Nous avons basé notre QG au « bar do Armando », petit troquet crasseux mais très convivial où nous rencontrons des Français et des Tyroliens mi-Allemands mi-Italiens avec qui nous partageons nos expériences (l’histoire de l’insecte qui pond sous la peau n’est pas une légende !).

Bresil - 30 & 31/07/2006



Grâce à un membre très sympa de l’équipe GERO (notre agence pour la forêt), nous partons un jour et demi à Presidente Figueiredo en espérant voir des choses intéressantes malgré nos trois sous en poche. Nous logeons à la Poussada das Pedras, un petit coin de paradis tout coloré, au milieu d’une ville assez pauvre en apparence. Il n’y a pas de banque qui accepte nos cartes de crédit nous devons donc nous serrer la ceinture. A la poussada, nous retrouvons par hasard un des guides GERO (le frère de Kennedy qui nous avait ramené à Manaus après la forêt) accompagné d’une Parisienne. Nous sympathisons et elle nous accompagne en excursion vers la cachoera la plus « proche » de la ville (nous n’avons pas assez d’argent pour un taxi). Quatre bonnes heures de marche au total. La chute d’eau est au milieu de la forêt, bien après le bidonville. L’eau est de nouveau marron foncée avec en plus de l’écume. Sylvain se baigne malgré tout : roots jusqu’au bout !

C’est la fin de notre séjour à Manaus : nous ne voulions pas y rester mais nous y avons rencontré des gens extra et vécu des expériences inattendues. Nous avons fêté notre départ comme il se doit au « bar do Armando » avec nos « amis » du moment. Les serveur du bar nous fait promettre de lui envoyer un drapeau français (il y en a plein d’autres mais pas celui là : nous avons remédié à cela depuis !).
No comment sur la nuit horrible passée dans l’inconfort de l’avion : il n’y a pas à dire, nous étions bien mieux dans nos hamacs !!!

Début août 2006 - Fortaleza

Sylvain a réservé un hôtel extra à Fortaleza. Nous redécouvrons le confort avec une douche à forte pression et qui a eaux chaude et froide ! La piscine propose un bar dans l’eau, un jacuzzi, un hammam. Le buffet du petit déjeuner est colossal. Ca fait tout bizarre, nous éprouvons quand même le manque de la nature.

Sylvain doit assister à ses conférences la journée. Je passe donc les miennes en compagnie d’Owen et Mathieu, Irlandais et Français vivant à Heidelberg (Allemagne). Ce sont les malchanceux du séjour : les troubles aériens ont corrompus leurs projets de balades au travers du Brésil. Ils ne verront que Fortaleza et ses environs.

Fortaleza est une grosse ville touristique entourées de belles et grandes plages de sable blanc. Il n’y a rien d’autre à voir là bas et il faut se déplacer assez loin pour découvrir les différentes plages.

Nous sommes restés à Fortaleza le jour de mon arrivée car nous n’avions pas assez de temps pour aller plus loin. Nous avons vite appris une chose : il ne faut pas aller à la Playa do Futuro à pied quand on est touriste, sous peine de mort ou d’enlèvement ! Voilà qui est bien rassurant. Heureusement, il y a la churascaria pour oublier tout ça ! Un buffet d’entrée et accompagnements à volonté, des viandes grillées de toutes les sortes et à profusion : le bonheur des papilles !

Les différentes excursions au nord et au sud de Fortaleza ont été plaisantes : buggy, ski dans le sable, rebuggy, bronzette, « surf » (nous l’avons eu notre vague dévastatrice qui fait monter l’adrénaline de… euh … 1% ?!), visites « guidées » des falaises rouges. C’est joli, mais ça ne vaut pas les sensations éprouvées en Amazonie !
Et pendant ce temps-là, il y en a qui bossent et qui sont récompensés pour leur poster avec un canif-suisse-opinel-cléUSB…

Epilogue :
Un grand merci à SwissProt pour son fabuleux gala qui aura enchanté tout le monde (surtout les adeptes des power point endiablés et de la techno brésilienne à fond les ballons). Merci aussi aux Brésiliennes pour leur accueil « chaleureux » (il y a des zones à éviter, merci aux guides de ne pas les indiquer !). Mais surtout, merci Varig, grâce à toi, j’ai failli de ne pas vivre ce voyage de rêve !